Christine LEBEL
La culture de la vigne est conditionnée par l’accès à la terre viticole, plus généralement appelé le foncier. La problématique de l’accès au foncier viticole est rarement évoqué dans les études relatives à la filière viti-vinicole alors que récemment la question de l’eau a fait son apparition en raison des méthodes culturales utilisées dans les nouvelles régions viticoles mondiales. Or, le foncier viticole est en concurrence avec les autres activités humaines (agricoles, industrielles ou d’habitation). Si les parcelles dévolues aux activités économiques non agricoles ou viticoles se caractérisent par une certaine interchangeabilité, le foncier viticole ne l’est pas.
Le prix des terres à vignes est en évolution progressive, constituant parfois un objet de placement pour des groupes financiers, pour lesquels la rentabilité de leur opération économique est fondée sur la plus-value réalisée lors de la revente des terres, alors que pour les viticulteurs doivent intégrer le coût du foncier (remboursement d’emprunts, montant des fermages) dans le prix de revient de leur vin. La partie n’est pas égale : l’évolution du prix du foncier constitue un sujet de préoccupation : comment faire pour supporter financièrement un cout important, le prix de la terre viticole ?
En complément de la question relative à la transmission du domaine viticole, il semble possible d’envisager la problématique du foncier viticole comme facteur de transformation des filières viticoles. Actuellement certains opérateurs juridiques (SAFER, Contrôle des structures) interviennent pour influencer le transfert en faveur de l’installation de jeunes viticulteurs ou le renforcement de domaines de petite taille. Dans certains cas leur intervention est remise en cause ou contestée, par manque de transparence notamment, et en raison de l’’insuffisance de leurs moyens financiers (cf. Congrès des Notaires 2018, Demain le territoire).
1. Le portage traditionnel du foncier viticole : l’insuffisance du portage individuel et du portage familial
2. Le portagé rémunéré du foncier agricole : l’apparition de nouvelles formes de portage ou les nouveaux modes de financement en viticulture